Olivier Thillaye, photographe Plasticien


D’abord, il y a les lieux : Beaugency, Cunault, Le Thoronet, Pollença, Moustiers-Sainte-Marie, Münster. Des noms qui, sans ostentation, sans l’éclat de sites plus illustres, nous parlent à mi-voix d’histoire et de voyages. Moins de voyages, d’ailleurs, que de promenades où celui qui chemine dialogue avec ce qu’il voit, ce qu’il sait, ce qu’il devine.
Ensuite, il y a Olivier Thillaye, « cet œil obstiné », qui au fil de ses pas, au gré de ses visites, choisit de s’abandonner aux paroles des pierres. Toutes ne parlent pas et toutes ne parlent pas de la même façon. Lorsque cela survient, le photographe s’immobilise et sa pause se fait contemplation, émotion. Lui qui a grandi dans la chaux et la pierre sait mieux que quiconque écouter la mémoire des granits, des grès, des calcaires et nous rendre intactes avec son objectif les confidences de ces pavages à l’histoire séculaire. Ce qu’ils disent, certes, mais aussi ce qu’ils suscitent.
Enfin, il y a le tirage de ces photographies, le choix de l’impression numérique sur une tôle inox, le format utilisé, l’œuvre pour finir, qui révèle avec une incroyable profondeur le recueillement, la sérénité, le temps qui passe et la beauté formelle de ce que l’œil a su voir.

Pascal Basset-Chercot